Il devient toutefois le premier homme de l'histoire à passer sous la barre des 2h03 minutes.
Kimetto, 30 ans, a amélioré l'ancien record (2h03 minutes et 23 secondes) établi par son compatriote Wilson Kipsang l'an dernier, là encore à Berlin.
Le Kényan Dennis Kimetto a établi un nouveau record du monde du marathon en 2 h 2 min 57 s, dimanche 28 septembre à Berlin, devenant le premier homme de l'histoire à passer sous la barre des 2 h 3 min. Agé de 30 ans, il a amélioré l'ancien record (2 h 3 min 23 s) établi par son compatriote Wilson Kipsang l'an dernier, déjà dans la capitale allemande.
« Au fil de la course, j'ai vu que j'en étais capable. Je suis ravi d'avoir gagné », a déclaré le lauréat après sa course record lui permettant de glaner un total de 120 000 euros.
Dennis Kimetto s'impose sur un tracé où il avait pris la deuxième place en 2012, année où il avait remporté le semi-marathon de Berlin et battu le record du monde des 25 km dans les rues de la capitale allemande. Il améliore de 48 secondes son record personnel, établi l'an dernier lors du marathon de Chicago.
Pourquoi le marathon de Berlin aimante-t-il les records du monde ?
Les statistiques sont implacables. Depuis plus de dix ans, le record du monde du marathon, chez les hommes, est systématiquement battu par un Africain. Plus précisément, un Kényan ou un Ethiopien. Une performance toujours réalisée en Allemagne. Plus précisément, à Berlin.
Depuis les 2 h 04 min 55 s établis par le longiligne Kenyan Pault Tergat, le 28 septembre 2003, la capitale germanique a vu le record du monde tomber quatre fois, la dernière en date remontant au 29 septembre 2013 par le Kenyan Wilson Kipsang, en 2 h 03 min 23 s.
En quinze ans, si l'on prend en compte la performance du Brésilien Ronaldo da Costa en 1998, la meilleure marque mondiale du marathon a été battue à six reprises près de la porte de Brandebourg, dont cinq fois au cours de la décennie 2003-2013.
Une ribambelle d'exploits auxquels il faut ajouter les trois records (1977, 1999 et 2001) établis chez les femmes - même si le terme de record du monde pour les courses sur route n'est reconnu par l'IAAF que depuis le 1er janvier 2004. Sur les dix marathons les plus rapides de l'histoire, six ont été réalisés à Berlin. L'épreuve, qui réunira quelque 40 000 participants, dimanche 28 septembre, est donc sans conteste une terre d'exploits.
Créé en 1974, la course n'a quasiment plus rien à voir avec la première édition, qui avait à l'époque attiré un peu moins de 300 coureurs. Les participants de cette 41e édition traverseront les principales artères de la ville, jusqu'à la porte de Brandebourg, symbole de la réunification allemande. Un parcours très différent des débuts, organisés dans la zone boisée de Grunewald, à l'Ouest de la ville.
S'il a perdu son côté champêtre, le tracé actuel, extrêmement rapide, est l'un des facteurs qui expliquent la réussite de cette manifestation, qui rassemble environ un million de spectateurs au bord de la route.
« DE LONGUES LIGNES DROITES, ON PREND VITE CONFIANCE »
« Quand les conditions climatiques sont là, c'est l'endroit idéal pour battre son record », estime Pierre Sénac. A 49 ans, ce marathonien amateur de bon niveau, y a réalisé son record sur la distance, en 2 h 29 min 46 s, lors de l'édition de 2012.
Pour lui, qui a déjà couru trois fois à Berlin, mais aussi à New-York ou Londres, le parcours de la capitale allemande est le plus roulant : « Les coureurs partent dos à la porte de Brandebourg, le départ est très plat, ça va très vite pour les premiers. Puis, du côté de la gare, il y a un petit coup de cul, mais d'une dizaine de mètres de dénivelé seulement. Et ensuite, c'est plat, toujours. Même les rond-points sont très larges, et il y a de longues lignes droites, donc on prend très vite confiance. Il n'y a pas d'endroits avec des virages trop serrés, où il faudrait relancer. »
Il ajoute un autre facteur propice à la performance : la place de la compétition dans le calendrier des courses. « Fin septembre, c'est le moment idéal. La plupart du temps, il fait encore assez beau, on ne ressent pas encore les prémisses de l'hiver. En octobre, cela devient un peu plus aléatoire. »
René Auguin, l'un des principaux agents de l'athlétisme français et responsable du plateau élite du marathon de Paris, souligne « une troisième raison », tenant plus à la politique de recrutement des meilleurs athlètes. « Contrairement au marathon de Londres, qui prend énormément d'athlètes de très haut niveau, Berlin mise généralement tout sur un ou deux coureurs », explique-t-il. Et avec des sponsors comme le constructeur automobile BMW - qui a accolé son nom au marathon - ou Adidas, entre autres, les organisateurs ont les moyens de leurs ambitions.
« A Berlin, ils prennent des lièvres qui peuvent emmener les coureurs les plus rapides le plus loin possible, en général vers le 30e-32e kilomètre. C'est un peu ce que l'on avait fait cette année à Paris avec Kenenisa Bekele, où l'on avait monté la course pour lui. A Londres, qui est une sorte de championnat du monde officieux, ils veulent le champion du monde, le champion olympique, le champion d'Europe, alors qu'à Berlin ils chassent le record du monde. »
DES « CHASSEURS DE RECORD » AUX CV FOURNIS
Cette année, les « chasseurs de record » s'appellent Denis Kimetto et Tsegay Kebede. Ces deux brillants représentants de leur discipline présentent des CV bien fournis. Le premier, un Kenyan de 30 ans arrivé deuxième du marathon de Berlin en 2012, avec un chrono de 2 h 04 min 16 s pour ses débuts la distance, a déjà remporté les marathons de Tokyo et de Chicago (2013), où il a établi, en 2 h 03 min 45 s, la quatrième meilleure performance de tous les temps.
Agé de 27 ans, l'Ethiopien Tsegay Kebede, médaillé de bronze aux Jeux olympiques de Londres, possède une impressionnante collection de victoires sur les plus grands marathons mondiaux, de Paris (2008) à Londres (2012,2013), en passant par celui de Chicago (2012), où ses 2 h 04 min 38 s lui permettent, dans un bon jour, d'envisager de titiller le chrono de Kipsang.
Même si le bitume berlinois se prête aux performances exceptionnelles, battrele record un an seulement après la référence mondiale de Wilson Kipsang apparaît comme une gageure. Deux records du monde lors de deux années consécutives, voilà un exploit qui a été réalisé une seule fois au cours de l'histoire du marathon de Berlin. Et par un seul homme, le célèbre Ethiopien Haile Gebresselassie, désormais à la retraite. Vainqueur en 2007 et 2008, il avait porté la meilleure marque mondiale de 2 h 04 min 26 s à 2 h 03 min 59 s.
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